Violation de l’article 8 de la CEDH (Atteinte disproportionnée au droit à la vie privée et familiale) — Conjoint régulier et parent d’enfants français — PMA
« 3. Il ressort des pièces du dossier que M. est entré en France en 2011, qu’il a fait l’objet d’une décision portant refus de titre de séjour et obligation de quitter le territoire français le 24 février 2014 qu’il n’a pas exécuté.
Il est marié depuis le 20 octobre 2018 avec une compatriote titulaire d’un certificat de résidence d’une durée de dix ans, qui est par ailleurs mère de deux enfants français nés en 2000 et 2004 dont la résidence est fixée chez leur père mais à l’égard desquels elle exerce un droit de visite en application du jugement de divorce du 22 octobre 2010.
Pour démontrer la stabilité et l’ancienneté de leur relation, le requérant fournit de nombreuses pièces, dont notamment une attestation d’union libre du 4 octobre 2016, selon laquelle ils vivent maritalement depuis le 16 novembre 2012, des factures d’électricité depuis 2016, des extraits de compte bancaire à leur adresse commune depuis 2017 et des nombreux comptes rendus médicaux attestant qu’ils ont commencé une démarche de procréation médicalement assisté depuis 2015.
Il ressort des pièces produites qu’ils ont commencé cette procédure depuis 2015 comme l’attestent de nombreux comptes rendus du centre hospitalier régional universitaire de Besançon de 2015, 2016,2017, 2018 et 2019.
Par suite, dans les circonstances de l’espèce, au regard de l’intensité des liens familiaux dont M. dispose en France et alors même qu’il a vécu dans son pays d’origine jusqu’à l’âge de 32 ans, l’arrêté contesté a porté à son droit au respect de la vie privée et familiale une atteinte disproportionnée aux buts en vue desquels il a été pris » (CAA de Nancy, n.° 20NC03308 du 20 juillet 2021 ; décision obtenue par le Cabinet).